Perspective facile – Étape 2

Dans le chapitre précédent, nous avons analysé succinctement et de manière ludique, la perspective. Tu as observé des ruelles ou tout simplement la nature.

Dans les articles: Dessiner les reliefs au Cirque de Navacelles et dans Perspective facile – Étape 1 tu as vu les premières étapes et notions simples mais importantes à connaître.

Commençons par absorber des termes techniques qui te permettront de mieux comprendre mes explications:

  • Le point de fuite: C’est comme le point de visée de ta vision, sur ton environnement. C’est le point qui tend à être rejoint par toutes les lignes de fuite (les horizontales et les verticales quand il en existe plusieurs).
  • La ligne de fuite: C’est une ligne repaire qui permet de construire la perspective plus facilement. Tu le remarques plus facilement dans les rues des grandes villes.
  • L’horizon: C’est la ligne repaire des points de fuite horizontaux. C’est elle qui, théoriquement est reliée à ta visée, à tes yeux. Elle ne correspond pas à l’horizon terrestre car si tu te trouves au plus haut du Mont Everest, (8848m) il sera aussi perché que toi! Il en existe donc une quantité infinie. Si le terrain n’est pas plat dans ton champ de vision, il changera de position.
  • Le plan: C’est la feuille de papier, une toile ou tout autre support pas forcément plat sur lequel tu auras décidé de poser les traces de ta créativité.
  • Le zénith: C’est le point de fuite des verticales qui apparaît dans la perspective à trois points ou aérienne. Il est le point d’où convergent les fuyantes ou lignes de fuites verticales qui se dirigent au dessus de l’observateur. Autrement dit, le zénith indique le haut de l’observateur, le nadir c’est le bas.
  • Le Nadir: C’est l’opposé du zénith. Il est le point de fuite des verticales se dirigeant vers le bas ou le centre de la sphère pour la perspective à cinq points et plus.

 

 En perspective, le choix du nombre de points de fuites à utiliser varie selon l’usage du dessin.

PersFacile2.1

0 point de fuite: La perspective Isométrique ou Cavalière. La première solution est de ne pas en utiliser du tout. C’est le cas de schémas explicatifs sur les notices de montage de certains jouets ou meubles en kit. (Tu vois à quoi je fais allusion, n’est-ce pas? Oui, j’en suis sûr. Je connais une personne qui est restée coincée devant le sapin de Noël pendant une heure. Encouragée par les pleurs de son enfant qui ne souhaitait qu’une chose: pouvoir enfin jouer avec ce satané bidule en plastique. Et quand enfin, le jouet fut monté, il fut aussitôt délaissé car le suivant était bien plus intéressant… Pour info, ce n’est pas moi). Revenons à nos moutons. Toutes les parallèles en réalité restent parallèles sur le plan et dans toutes circonstances. Du coup, ce n’est pas réaliste du tout et souvent incohérent à notre œil. Elle est utilisée pour des petits objets très proches de toi.
1 point de fuite: La perspective Frontale. Les horizontales et les verticales restent parallèles. Les cotés filent tous vers le point de fuite. Elle est utilisée quand le sujet n’est pas très complexe, que tu te places devant de façon parallèle en imaginant qu’une ligne te traverse de part en part, de gauche à droite. Cette perspective rassemble peu d’information. Bien qu’incorrecte, elle permet de retranscrire la vision de face du sujet.
2 points de fuite: La perspective Oblique ou Biaise. Les verticales sont les seules à rester parallèles. Toutes les autres lignes convergent vers un des deux points de fuite. Ces points sont situés sur la ligne d’horizon. Plus convaincante, cette perspective reste incorrecte.  C’est tout de même l’une des techniques les plus utilisée pour la perspective. Exemple: Les plans dessinés à la main chez les cuisinistes ou en architecture d’intérieur, sont souvent des perspectives Obliques.
3 points de fuite: La perspective Aérienne. Toutes les lignes de fuite se dirigent vers un point de fuite respectivement selon si elles sont horizontales, verticales ou biaises. C’est la perspective la plus juste mais elle nous paraît moins évidente car inhabituelle. Elle fait apparaitre la notion de zénith ou de nadir dans la perspective (voir le schéma explicatif ci contre). Elle rassemble suffisamment d’informations pour tromper notre œil. C’est le genre de vision que l’on obtient quand nous nous approchons du sujet. Allonge toi à terre, approche toi de la base d’un meuble, une armoire par exemple et regarde son sommet. Si tu ne souhaites pas t’allonger par terre, essaye la même chose en ville. Approche toi de l’angle d’un immeuble (en bas de l’immeuble, en haut c’est dangereux) et regarde vers le haut.

Quand le point de vue est en bas, on utilise le zénith comme point de fuite. La vision obtenue est la contre plongée. Elle est utilisée pour:

  • donner de l’importance au sujet,
  • donner une impression d’infériorité ou de soumission,
  • ou pour regarder sous les jupes des filles ou des écossais.

Quand le point de vue est en haut, on utilise le nadir comme point de fuite. La vision obtenue est la plongée ou vue plongeante. Elle est utilisée pour:

  • donner un effet de hauteur, de profondeur ou d’écrasement,
  • donner l’impression de domination ou de vertige,
  • Et pas pour lorgner le décolleté de la généreuse et respectable voisine d’à côté.

 

5 points de fuite: C’est le « Fisheye ». Le « Fisheye » ou œil de poisson est une vision grand angle connue des photographes, des artistes et des agents de sécurité. Tu connais sûrement ces caméras en forme de boules noires. La vision qui en résulte donne l’impression d’évoluer sur ou dans une sphère.

Explications:

  • Dans la bulle, toutes les verticales rejoignent le zénith et le nadir. Le centre de la sphère est l’un des trois points de fuite situés sur l’horizon.
  • Sur la bulle, le nadir est le centre de la sphère et relie toutes les verticales. Les quatre autres points de fuite sont des zéniths.

MyFishEyes

Évidement, cette vision est connu depuis plus longtemps que la caméra qui porte le nom de Fisheye. Cette technique a été explorée par l’artiste néerlandais Maurits Cornelis Escher (1898-1972), avec l’aide de mathématiciens.

 

Si tu es intéressé par la perspective et si tu souhaites aller plus loin: « Le Miroir magique de M.C. Escher » de Bruno Ernst aux éditions Taschen est vraiment le livre à posséder dans sa bibliothèque . Il décrit, historiquement, son cheminement de pensée et nous montre toutes les étapes qui l’ont emmené à faire des recherches sur les formes impossibles, le quasi infini et l’illimité, etc.

Pour la suite rendez-vous dans:

Perspective facile – Étape 3

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8 réflexions au sujet de « Perspective facile – Étape 2 »

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