Comment le graffiti est devenu un mouvement artistique?
Un peu de charbon, du sang animal, des cailloux oxydés et de la terre, l’homme préhistorique pose son art pariétal sur les parois des grottes. Il raconte son histoire et ses expériences avec ses dessins pour instruire ses congénères. Il est chasseur, sorcier, sage et il est respecté de tous. Comme le langage est récent et que chacun ne le possède pas forcément, Il fait passer des messages importants pour la survie de la tribu.
Parsemé ça et là sur terre, il prend conscience d’un monde vaste, riche et occupé par d’autres. Pris par ses luttes de survie et de territoire, il laisse la transmission du savoir à la parole et à cette chose en laquelle s’est transformé le dessin: l’écriture. Il la fait évoluer, l’améliore, la simplifie et la normalise pour lui donner le rôle de messager du savoir. Il invite le dessin à danser entre les mots et les uni pour organiser leur harmonie autour du feu animé de la vie. Petit à petit, la famille, les cousins se perfectionnent selon leurs énergies élévatrices pendant que lui, agite cailloux, lames, flammes, armes explosions et chimie toujours pour la survie de la tribu. Il décime et extermine pendant que d’autres, entres eaux et dégâts continuent leur marche vers l’évolution créatrice.
Des guerres, des paies, des terreurs, des joies, le monde s’ouvre, grandi, se transforme et des milliers d’années plus tard, oublié de tous, notre petit homme entre en crise existentielle. Il apparaît au beau milieu d’un carrefour, seulement équipé d’un œil, tenant dans la main le Gaz-aérosol. Sa bouche reliée à son nez, il ne peut hurler pour s’annoncer.
Le premier « graffiteur » ou « graffeur » né ainsi.
Pour signaler sa présence « dans la place » et dire qu’il existe, le premier graffiteur appose et superpose son nom sur les murs de la ville. Marginal, il griffe les façades de son marqueur et de ses bombes aérosols, pour sonner le glas aux « crews » adverses venues l’imiter. Il affiche, avec toujours plus d’audace et d’acrobatie, ses traces et son « blaze ». Petit à petit, l’esprit de compétition s’engageant dans la course, il agrémente ses inscriptions typographiques, d’images artistiques top « swag » qui fait de lui un artiste plus qu’un délinquant pollueur d’espaces. Il fait preuve d’ingéniosité en y ajoutant du Hip-hop et du breakdance à ses mouvements picturaux. Pas encore reconnu des troupes de polices, il continue ses prouesses acrobatiques et artistiques à la frontale, sachant que le temps joue pour lui et son œuvre. Inspiré d’autres arts reconnus, il continu son parcours en jouant à cache-cache avec les forces de l’ordre. Il utilise les techniques du pochoir, de la calligraphie, de la perspective, du trompe l’œil, de l’ombre et de la lumière. Il mélange les styles et les mouvements. Il n’y as plus de limites à la créativité et à l’énergie créatrice du Graffiteur.
Il jouis enfin de reconnaissance quand certains amateurs des premières heures viennent à prendre de la bouteille et occuper des postes plus ou moins clefs dans différentes officines administratives liées à l’art, la communication ou à la politique. Le petit père s’embourgeoise et obtiens ses lettres de noblesse avec le vieillissement des générations. L’artiste des rues s’intellectualise. Son œuvre deviens un mouvement artistique et il ne court plus devant la matraque avec sa lampe torche. Ses supports changent, Il s’adapte pour apparaître aujourd’hui dans les musées, les galeries, les écoles et institutions, les entreprises, les animations filmographiques à gros budget, etc. Il entre, dans des immeubles entiers, condamnés à la démolition, pour montrer l’intensité éphémère de son œuvre au monde entier. Au delà d’être « dans la place », il est aujourd’hui sur terre, il vit et il existe en tant qu’artiste. Des projets de construction et d’urbanisme dédient des façades et des espaces entiers à ses fresques.
Il n’y as plus de limites à la créativité et à l’énergie créatrice du Graffiteur. Il scande des slogans humoristiques, politiques ou philosophiques. Il utilise les couleurs pour harmoniser son « blase » à la ville. Pour faire passer son message, il affiche, il peint, joue et assume un monde imparfait ou il est maintenant appuyé sur une canne asséchée et désaxée. Trop tard, plus personne ne vit. La rue est désertée et lui aussi est écrasé par l’immense puissance de l’art virtuel. Il n’y a plus qu’a s’adapter à cette étrange dérive ou l’art est devenu manipulation informatique contrôlée ou sujet hypnotique d’emprise sociale. Le contrôle est détenu au plus haut pour annihiler toute énergie idéologique, anarchique et révolutionnaire.
Et dire que la nature est encore et toujours aussi belle, quand le vent souffle et l’eau donne la vie pour nourrir une belle terre de joie, n’est, je l’espère ardemment, plus qu’un regard utopique et irréel pour un peuple humain en souffrance par son irresponsabilité latente et son immobilisme acharné.
Le graffiteur philosophe utopiste sera bientôt logé à côté de nos bien aimés maîtres au Père-Lachaise, Montparnasse ou Panthéon.
L’auteur de cet article, ton hôte, moi même donc, est aussi de la famille du cyclope. Je vois la bombe aérosol comme un moyen d’expression au même titre que le pinceau et autres techniques. Le pinceau, tout comme la bombe, est aussi utilisé pas le graffiteur comme outil à sa réalisation graphique.
Cet article a pour but la distraction et la détente. Il ne révèle pas la réalité mais une réalité possible. Il est donc une chronique allégorique de l’art avant tout. Tu peux aussi consulter la version Wikipédia par ICI :) D’ailleurs, elle n’est pas plus représentative de la vérité à mon avis. A bon entendeur ;)
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